Vincent Roure
Dans l’art du temps
Un grand père général, l’autre boulanger, un oncle céramiste, une mère écrivain, je devais forcément trouver ma voie dans unes de ces disciplines artistiques et c’est tout naturellement que je suis devenu fonctionnaire.
Fonctionnaire le jour mais pas fonctionnaire toujours. Sur 24 heures, 7 environ sont consacrées à ce délicieux métier de la fonction publique territoriale demandant un investissement total et sans faille, une sorte de sacerdoce et toujours dans l’intérêt de la collectivité ; il m’est arrivé de faire une heure supplémentaire une fois, c’était en 1998, je crois ?
Reste 17 heures que nous partagerons entre le repos, les repas, l’apéro, les enfants, les courses, les achats de noël, le bricolage, le linge, l’apéro, la rigolade, la bagatelle, le cinéma, la lecture des modes d’emploi de nos appareils Hi-Fi et électroménagers, le téléphone, la comparaison des prix des forfaits dudit téléphone, l’apéro, le sport, le ski, le surf et le curling… Et après ça, il ne reste rien ! Pas une minute à consacrer à l’art, à l’imaginaire, cette futilité nécessaire d’investissement égocentrique et encore moins à la création.
Toutefois, il m’arrive de peindre, je ne sais pas quand, je ne sais pas ou ni pourquoi, mais un jour, je me retrouve avec 20 ou 25 toiles que j’ai envie de montrer à tout le monde ; parce que je ne l’ai toujours pas dit, mais j’aime la peinture et en plus, coup de bol, j’adore ma peinture ; pas tout bien sûr, ce serait être cuistre voire vaniteux, d’ailleurs il est de mes tableaux dont je me demande encore s’ils sont de moi !
C’est Nicolas de Staël, Georges Braque et plus modestement, Louis Toffoli qui m’ont donné le goût de la forme, la couleur, la transparence et la lumière, contrairement à mes professeurs d’arts plastiques, puisqu’inévitablement je suis passé un peu par ces mains là. Eux n’ont eu de cesse que de me brimer en me contraignant dans une manière qui m’aurait probablement menée à une grande carrière de professeur d’arts plastiques.
Paul J. Novsky, un critique d’art (qui est aussi un de mes amis) a écrit sur moi en décembre1994 : « Vincent Roure peint dans la solitude souriante de Gardanne, une solitude riche greffée aux fleuves du monde. Mélangeur de styles, d’images, de lumières, Vincent Roure pourrait être qualifié – parce que décidemment, nous ne pouvons nous passer de notre passion pour l’étiquetage – de cubiste forain » et j’ai adoré ça ! J’étais devenu en trois lignes le chef de file et unique représentant de l’école française du cubisme forain .C’était pas mal !
J’ai enchainé les expositions, je me suis même délocalisé dans la capitale et exporté en Italie, en Allemagne et au Canada. J’ai vendu au début à des connaissances, et sont arrivés ce que j’appelle les vrais acheteurs, ceux que personne n’a jamais vu, qui ne sont ni les cousins, ni les copains, ni les voisins, ceux qui ont l’air d’aimer ma peinture, mais pas parce qu’elle est de moi. En 2004, je rentre dans le guide des cotations Drouot et là, on me voit auprès des plus grands, je suis en Amérique, au Tibet, sur la lune, je fume les cigares du Pharaon, je prends de la coque en stock, c’est enfin la reconnaissance, les médias, le star system, les soirées chez Michou et Christian Audigier… bref l’intégration parmi les grands de ce monde.
En 2005, je suis encore au Guide Drouot, je suis content d’y être, et après ? Peu à peu, je retourne à l’anonymat. Je délaisse bientôt les pinceaux pour promener mes doigts engourdis sur le manche d’une guitare en bois avec laquelle j’accompagne trois superbes chanteuses. C’est le kiff royal mais la peinture me manque. Je décide alors, par esprit de contradiction sans doute, de faire mon atout de ce temps que je n’ai pas, en exerçant mes deux arts en même temps. Étonnamment, cela fonctionne. Je suis toujours fonctionnaire !
C’est dur de parler de soi, mais je crois y avoir réussi… l’année dernière, j’étais encore un peu prétentieux, cette année, je suis parfait.
Le Pianiste 2014
Le Pianiste 2015
Le Pianiste 2024
Le Pont 2014
La vie de village 2013
La femme zèbre 2014
La cheminée 1996
Interieur exterieur 2019
Il ponte vecchio
Femme nue 2016
Femme nue 2013
Diptyque en mer 2017
Contrefemme 2004
Contrefemme 1996
Contrebouteille 2004
Contrebouteille 1995
Contre femme 2015
Café moderne 2017
Café Moderne 2003
Bord de mer 2017
Bandol 2017
Bandol 2 2017
Au bled 1997
Village 2008
Terrasses 2017
Persiennes 2004
Nature morte 2017
Nature à la fenêtre 2018
Les tuioles bleues 2015
Les planches 2003
Les pieds dans l’eau 2024
Les champs d’automne 1997
L’écriture
Le viaduc 2014
Le soir 2013
Le souk 2004
Le relieur 2006